Sofian Audry, Victor Drouin-Trempe et Ola Sibert

MDPI, collection Review of Machine Art, 2023.

Résumé

L’émergence de l’apprentissage profond depuis le milieu des années 2010 et son application réussie à des activités créatives remettent en question des conceptions anthropocentriques de longue date sur l’art et la musique, ravivant des idées sur la créativité machine qui avaient été explorées auparavant au XXe siècle.

En particulier, dans les années 1990, certains artistes, compositeurs et musiciens ont commencé à travailler avec l’apprentissage machine et d’autres systèmes de calcul adaptatifs. Le travail de Nicolas Baginsky est emblématique de cette époque. En 1992, il a créé la guitare robotique Aglaopheme, qui est devenue la première interprète d’un groupe robotique auto-apprenant développé tout au long des années 1990, bientôt rejointe par la basse robotique Peisinoe, la batterie robotique Thelxiepeia et, finalement, d’autres agents artificiels, formant le groupe robotique autonome The Three Sirens.

Dans cette étude, nous décrivons les aspects technologiques, musicaux et imaginatifs des instruments robotiques de Baginsky. L’histoire irréelle et en coulisses des trois sirènes mythologiques est essentielle pour comprendre comment ces robots sont conçus et ce qu’ils sont censés faire. Dans le contexte de l’intelligence artificielle, le concept de recherche d’un effet musical surprenant nous pousse à réimaginer des notions telles que la créativité musicale et l’improvisation dans la composition algorithmique, offrant ainsi des opportunités de discuter de la nostalgie de la musique du futur et de la performance en direct.

Photo: Violoncelles contrôlés par des robots dans Empty Vessels (2022) par Montreal Life Support et Woulg. Avec l’aimable autorisation des artistes. Crédit photo : Myriam Ménard.

Publié le 21 novembre 2024

Cette publication est également disponible en : English (Anglais)