Alors que la plupart d’entre nous expérimentons le collectif en tant que rectangles empilés sur nos écrans, traversant la pandémie de Coronavirus, l’œuvre Umwelten nous demande de reconsidérer les futurs que nous avons envisagés. Umwelten invite l’humain, un algorithme d’apprentissage automatique et une plante à se rencontrer pour questionner et redéfinir nos relations les uns avec les autres par le biais d’un échange – un échange sensoriel où nos « Umwelten » s’enchevêtrent, se chevauchent et sont transformés.
Le concept d’ « Umwelt » (traduit par « environnement » en français) a été proposé par le biologiste allemand Jacob Johann Von Uexküll. Uexküll pensait qu’il ne fallait pas percevoir un animal comme une entité objective (un être physio-chimique) mais plutôt comme un être que l’on peut discerner en fonction de son comportement dans les milieux qu’il habite. Par conséquent, selon Uexküll, un animal et son environnement forment un système global qu’il appelait « Umwelt » .
Pour cette DEMO, Puneet Jain présente son projet de recherche création Umwelten, qui invite un humain, une plante Mimosa Pudica (ou touch-me-not) et un algorithme ML (machine learning) à s’interfacer les uns avec les autres dans le même espace physique (mais avec des « Umwelten » différents). Lorsque l’humain tape sur l’écran, la typographie (couleur, taille de la police et espacement entre les lettres) évolue dynamiquement en fonction de la vitesse de frappe de l’humain. Pendant ce temps, une caméra pointant vers la plante capture des images de la plante image par image, les envoyant à un modèle ML formé sur l’ensemble des données d’image de la plante – classant la plante en deux catégories (fermée ou ouverte) avec des probabilités respectives. Alors que les feuilles de la plante sont susceptibles de se fermer ou de s’ouvrir en fonction d’un stimulus externe (lumière du soleil ou toucher humain), les probabilités de l’algorithme de classification influencent à nouveau la typographie sur l’écran, générant ainsi une typographie confuse agissant comme une interaction entre la sensibilité humaine et plus qu’humaine – décrivant le chevauchement, l’enchevêtrement et le morphing des « Umwelten » de l’humain, de l’algorithme ML et de la plante – nous ramenant à la question ontologique de l’être versus le devenir.
Une caméra pointant vers la plante Mimosa-Pudica (touch-me-not) capture des images de la plante et les envoie à l’algorithme d’apprentissage automatique pré-entraîné sur les images de la même plante.
Une image décrivant l’enchevêtrement de l’humain, du non-humain et de l’algorithme d’apprentissage automatique par le biais d’une typographie à morphologie dynamique sur l’écran.
Typographie du texte changeant dynamiquement dans le temps par l’interaction entre la vitesse de frappe de l’humain, les probabilités de prédiction de l’algorithme d’apprentissage automatique et le placement de la plante.
Cette vidéo a fait partie du Hexagram Garden « Emergence/y » au festival ARS ELECTRONICA 2021.
BIOGRAPHIE
Puneet Jain poursuit actuellement son doctorat à l’Institut Milieux pour les arts, la culture et la technologie de l’Université Concordia, au Canada. Les recherches de Puneet portent sur de nouvelles formes d’interfaces permettant d’initier des dialogues entre l’humain et le non-humain dans un espace numérique – en s’interrogeant sur la manière dont les perceptions sensorielles sont transformées, améliorées et augmentées dans un tel espace numérique enchevêtré. Avant de poursuivre ses études de doctorat, Puneet a passé un certain temps au Interaction Design Lab, IISc, en Inde, où il a conçu des technologies d’assistance pour les personnes souffrant de troubles de la parole et de la motricité. Puneet est également ingénieur en mécanique et a travaillé chez SAP Labs, en Inde, en tant que data scientist de 2016 à 2018.
Vous pouvez contacter Puneet à l’adresse suivante : puneet798@gmail.com
