Journée d’étude et lancement de la publication
Musée d’art contemporain de Montréal (Rotonde)
19 février 2020
Journée d’étude 9AM
La journée d’étude « Performance, manœuvre, coefficients de visibilité » regroupera une quinzaine de professeur•es, étudiant•es et artistes-chercheur•es s’intéressant à ces pratiques.
Cette journée d’étude portera sur l’art action in socius (Doyon, 2007) et ce que Wright (2006) appelle «un art sans œuvre, sans auteur, et sans spectateur ». En émergence depuis les années 1960 et en recrudescence depuis les années 2000, ces pratiques se caractérisent par des modes d’existence qui s’inscrivent directement à même la vie quotidienne tout en questionnant la notion de spectateur, qui devient alors, parfois même sans le savoir, coauteur d’œuvres collectives et processuelles. Ces gestes d’art permettent la production d’actions qui se confondent avec la pratique quotidienne de l’existence. Selon les théoriciens convoqués et les époques, on qualifie ces pratiques de «manœuvres » (Richard, 1990), de pratiques « furtives » (Loubier, 2001), d’art invisuel (Gurita, 2014) ou d’actions à « faible coefficient de visibilité artistique » (Wright, 2006). Ces pratiques permettent de produire des processus de création qui évitent la production d’un objet et ce, dans une perspective critique quant à la valeur marchande de l’objet d’art. Ces pratiques produisent des « situations », au sens où l’entendaient les situationnistes dans les années 1960 (Debord, 1967), dans lesquelles, pour reprendre Kaprow (2003), l’art et la vie « se confondent».
Liste des intervenant•es – membres chercheur•es d’Hexagram-UQAM, professeur•es et étudiant•es de la Faculté de communication et de la Faculté arts de l’UQAM, artistes-chercheur•es de l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon / Franche-Comté (ISBA), chercheurs de l’Université de Montréal et artistes-chercheurs indépendants
- Valentine Verhaeghe (ISBA – Besançon)
- Michel Collet (ISBA – Besançon)
- Louis-Claude Paquin et Cynthia Noury (UQAM, Montréal)
- Christopher Salter (Concordia, Montréal)
- Doyon/Demers (UQAM, Montréal)
- André Éric Létourneau (UQAM, Montréal)
- Armando Menicacci (artiste-chercheur indépendant, Montréal)
- Sandeep Bhagwati (Concordia, Montréal)
- Catherine Lalonde Massecar (UQAM, Montréal) Alain-Martin Richard (artiste-chercheur indépendants, Québec) et Érick d’Orion (artiste, Montréal)
- Thierry Bardini (U. de M., Montréal)
- François-Joseph Lapointe (U. de M., Montréal)
- Paul Tiberghien (ISBA – Besançon)
- Modérateur : Jean Dubois (UQAM, Montréal)
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Lancement de la publcation 17h
L’art performance à faible coefficient de visibilité artistique.
La genèse de l’art performance est constituée d’une multitude d’expérimentations transdisciplinaires qui ont remis en cause les modes d’existence de l’art. Prisée pour ses audaces souvent spectaculaires, la performance est aujourd’hui célébrée et présentée dans un grand nombre de lieux de diffusion de la culture.
Parallèlement à ce foisonnement de performances ostentatoires, on observe la présence croissante d’autres déclinaisons du performatif : pratiques furtives, immatérielles, actions intangibles ou avisuelles… On parle à ce sujet d’infiltrations, de processus, de manœuvres, d’art in socius, de services à activer.
Les auteurs de cet ouvrage sont des artistes et des chercheurs européens et nord-américains étroitement associés au développement de ces activités à faible coefficient de visibilité artistique. Non seulement ces approches transversales de l’art action se positionnent-elles aux frontières d’autres disciplines, mais elles débordent parfois le champ de l’art vers la philosophie, le politique, les sciences sociales ou encore les sciences naturelles. Ces chercheurs-créateurs parlent alors d’anti-performance, de lecture de l’espace, de géotransgression, d’agent d’art et du vacillement des frontières entre l’art et la vie. Ces approches convoquent des champs théoriques associés à de nouvelles façons de pratiquer la recherche-création et l’art en acte.