DEMO41 Albertine Thunier & Hubert Alain – @itsameme_world

Novembre 2023

Lors d’une résidence dans la salle d’expérimentation de l’UQAM, ayant eu lieu en novembre 2023, Albertine Thunier (membre étudiante, UdeM) en collaboration avec Hubert Alain (Udem), se sont lancé·e·s dans la matérialisation mémétique d’utopies uchroniques et fantaisistes. @itsammemeworld est une scénographie multimédia qui interprète, imite, actualise et détourne un roman graphique publié en 1844.

Un autre monde : transformations, visions, incarnations, ascensions, locomotions, explorations, pérégrinations, excursions, stations, cosmogonies, fantasmagories, rêveries, facéties, lubies, métamorphoses, zoomorphoses, lithomorphoses, métempsycoses, apothéoses et autres choses est un récit futuriste créé et illustré par Granville. Il raconte l’histoire de trois scientifiques sans emploi qui visitent et étudient un monde imaginaire, renversé par la soudaine accélération du progrès industriel. Leurs escales mettent en scène des problématiques saillantes de l’actualité française du 19ème siècle, notamment marqué par l’essor du capitalisme d’édition, l’émergence d’une culture visuelle de masse, la restauration de la monarchie et l’apparition des premières expositions universelles (Le Men, 2013). Ces différents enjeux trouvant écho dans nos recherches doctorales respectives – les cultures des mèmes, les écologies queer, les vagues d’industrialisation et les expositions universelles – nous (ré)explorons l’Autre monde de Grandville.

Démarche

En imitant mimétiquement, et en détournant, mémétiqument, une sélection de scènes originales, nous avons créé un micro monde-de-mèmes imaginaire et ludique. Tout comme l’avait fait Grandville au 19ème siècle, @itsamemeworld commente, joue et s’amuse de l’actualité socio-techno-politico-économique à travers des satires, des allégories graphiques, des (an)archives et des mises en scène fantaisistes. Dans notre démarche, différents programmes d’intelligence artificielle, nouvelles technologies contemporaines, remplacent l’édition illustrée et l’impression à grand tirage, nouvelles technologies de l’époque de Grandville. Bien que ces outils semblent technologiquement différents, leur emploi fait l’objet de pratiques similaires. Ils permettent tous deux de créer, relativement rapidement, des images conçues grâce à des logiques de ponctions et de greffes : la reproduction mécanisée (ou automatisée) favorise les compositions texte-image, les références ou allusions intermédiales et le détournements de matériaux “de seconde main” (Le men, 2013 ). Ces pratiques de récupérations et d’imitations, courantes dans les illustrations d’un Autre monde et dans les mèmes d’internet, nous ont inspiré la création des paraphrases graphiques. La trame narrative qui en découle est générée par des mélanges (remix) mémétiques, transposant les références de Grandvilles dans différentes installations thématiques. En réinterprétant ainsi des illustations d’un Autre monde, nous jouons avec les codes iconographiques de la culture populaire, de la publicité et du kitsh pour créer des visions d’un monde carnavalesque et renversé. Chacun des fragments prélevés agit comme une incitation (prompt) à participer à la chaîne de détournements, de récupérations, de variations et d’imitations engagée par Grandville. Tout comme les mèmes d’internet, les créations d’@itsamemeworld sont collectives, multimodales et en résonance avec d’autres fragments culturels (Milner, 2016). Elles invitent à être (re)saisies et re-mèmées.

L’apothéose du Dr Puff

L’entrée dans @itsamemeworld présente une première itération mémétique d’un Autre monde. Il s’agit d’un espace de transition qui permet d’accéder au statut d’observateur et néo-dieu.

L’apothéose des érudit·e·s, aussi appelée “tour de passe-passe céleste” (god trick) (Haraway, 1988), est nécessaire pour prétendre à la vision globale de l’objectivité scientifique désincarnée. Cette promotion métaphysique habilite à simuler, virtualiser, médiatiser, remédiatiser, affirmer, néomatérialiser, hantologiser, hyperréaliser, gamifier, homonormaliser, anarchiver, déréaliser et dataifier, entres autres choses.  L’Autre monde de Grandville et notre monde de mèmes donnent tous deux à voir des paysages et des créatures, hybrides et cyborgs, transformées par les nouveaux esprits industriels. 

Crédits : JJ Grandville, 1844 ; Hubert Alain et Albertine Thunier

La bataille de cartes

Tout comme l’illustrateur, nous questionnons la hiérarchie entre le texte et l’image. L’essor de la presse mécanisée, de l’édition illustrée puis des médias optiques et numériques, entraîne la diffusion massive d’une écriture visuelle qui laisse libre cours à une imagination, hallucinatoire et associative, semblable à celle des rêveur·euse·s assoupi·e·s (Baridon, 2022). L’écriture visuelle fonctionne comme un tirage de cartes : un récit émerge de l’interprétation située du consultant·e. Les conséquences de cet autre monde (typo)graphique, entièrement fait d’images flottantes et de valeurs abstraites, sont questionnées par nos différentes scènes. Par la remédiatisation d’images rétro-futuristes et hyperréalistes, notre démarche questionne le caractère cyclique des imaginaires socio-techniques.

Crédits : JJ Grandville, 1844 ; Hubert Alain et Albertine Thunier

Les amours d’un pantin et d’une étoile

De la même manière que les mèmes d’Internet circulent et se reproduisent grâce aux réappropriations des internautes, les illustrations de Grandville font régulièrement l’objet de cooptations ou d’imitations. Les amours d’un pantin et d’une étoileillustrent l’un de ces mouvements. La scène présente la dissolution d’une ère où les arts captivaient les regards et les désirs d’un public rassemblé autour d’une figure centrale, dans le cas présent, Vénus. Cependant, la reproductibilité technique des images morcelle et redistribue aux masses l’aura mythique de Vénus. Cette intensification de la diffusion d’images illustrées et animées s’accompagne d’une capacité sans précédent du public à interagir individuellement avec les médias et à participer aux œuvres d’art. Comme par un jeu de miroirs communiquant, le·a specateur·ice devient à la fois l’oeil désirant et la déesse désirée.

Crédits : JJ Grandville, 1844 ; Hubert Alain et Albertine Thunier

L’installation s’amuse ici de ce changement de rapport au monde tel qu’interprété par la scénographie de l’exposition Family of Men, d’abord présentée au MoMA en 1955, puis à Montréal en 1967. La scène exemplifie le positionnement du Soi proposé par l’utopie néo-libérale. Elle place le·a consultant·e entre un CAPTcha factice et un diaporama édénique. 

Family of Men se présente comme promotrice d’une solidarité mondiale, fusionnant les récits individuels dans un essai photographique censé témoigner de l’universalité des expériences humaines. On cherche à matérialiser, grâce à l’interface du design muséal, le renouveau techno-utopique d’un humanisme réformé par des valeurs nord-américaines. Pendant 8 ans, l’exposition fait une tournée mondiale. En 1967, elle passe par l’exposition universelle de Montréal (Anker, 2007).

Pour remplir ce mandat, on s’inspire de Grandville en imaginant une exposition qui renverse la hiérarchie entre le texte et l’image. Dans les plans de conception, on retrouve une créature mi-humaine mi-occulaire imitant les yeux géants de Grandville. Toutefois, la créature optique n’est plus dans la fosse anonyme du public. Elle est seule et submergée par un diorama d’images — the Extended Field of Vision .

Cette position, similaire à celle du joueur de cartes, matérialise l’idéal néo-libéral et manifeste son idéologie : celle d’un monde où l’individu, centralisé et omnipotent, est poussé à faire des choix et à créer ses propres récits en associant librement la masse de symboles qui s’offrent à lui.

En se tenant devant le CAPTcha simulé, nous sommes placés dans un décor mémétique. Le CAPTcha imite le format scénographique de Family of Men; or, la créature optique est dupée par la machine infographique. Elle croit interpréter, choisir et associer, pourtant, elle ne fait qu’exécuter. Le désir de collecte de données des programmes d’intelligence artificielle berne et profite du désir optique la créature médiatique-occulaire. Dans le monde de mèmes, elle passe de demi-déesse à intelligence artificielle artificielle.

Crédit : Albertine Thunier

Le diorama adjacent superpose des images rétro-futuristes. Il hybride les clichés de l’expo 67 et d’une niche micro-esthétique, dite Frutiger Aero, particulièrement prisée par les entreprises high-tech entre 2005 et 2013. Les interfaces muséales et digitales convertissent le techno-pessimisme en utopies brillantes et florissantes qui semble à portée de doigt ou de clic. Les designs graphiques de Family of Men, et infographiques de Frutiger Aero, fonctionnent comme une médiation affective entre les usagères et les machines. 

Le Louvre des marionnettes

Crédits : JJ Grandville, 1844 ; Albertine Thunier et Hubert Alain

Le design de l’Expo 67 opère une médiation entre la culture marchande et matérielle et leurs consommateurs, en injectant une aura utopiste aux progrès technologiques et scientifiques. Alors que les écrans présentent des images spectaculaires de chantiers en construction, de maison à la fine pointe de la technologie, d’heureuses familles et de territoires en développement, le site et son architecture brutaliste et mégastructurelle incarnent les ambitions modernistes de l’époque. Ces différents dispositifs cherchent à captiver, à exciter, à émouvoir et à fasciner le public. Pour ce faire, l’Expo 67 se fait la vitrine d’un nationalisme industriel, evoûtant celles et ceux qui la qui la regardent en saturant leurs champs de vision. On peut alors s’imaginer que les visiteur.es de l’Expo expérimentent une surcharge esthétique similaire à celles.ceux du Louvre des Marionettes de Grandville, où l’abondance d’images submerge le spectateur tout en le plaçant au centre même du monde simulé par le musée.

Notre réinterprétation du Louvre des marionnettes propose ainsi un réagencement des archives d’Expo 67 en une exposition de ses coulisses, soit de ces opérations de dissimulation nécessaires au façonnement idéologique de l’événement. Pour ce faire, un ensemble de films, de photographies et de magazines érotiques québécois produits après 67 ont inspirés la conception de différentes images exposées dans l’installation. Ces œuvres, incluant les photographies d’Allan B. Stone et les films Valérie (1969) et Les chats bottés (1971), jettent un regard critique sur la pornification des écrans nationaux, contestent les normes sociales célébrées à l’Expo et conservent les traces de lieux anéantis et de pratiques sexuelles désavoués par les administrateurs de l’Expo (via des opérations comme le “grand nettoyage” du quartier red light de Montréal). En réimaginant le Louvre des marionnettes à l’aide d’une archive queer, cette installation dévoile les pratiques et les idéologies occultée par la mise-en-scène spectaculaire de l’Expo. Les images produites depuis cette archive témoignent à leur tour des opérations continues de contrôle et de dissimulation des sexualités non-reproductives, car les programmes d’intelligence artificielle utilisés pour les générer refusent de travailler avec la majorité des instructions (prompt) évoquant des pratiques sexuelles.s.

Le réveil des plantes

L’autre monde est un monde renversé. L’illustration le réveil des plantes est une allégorie de la résistance, où la chlorophylle s’insurge et s’anime, défiante, face à la main qui l’a semée.Les plantes, jadis muettes et soumises, émergent en sentinelles d’un nouveau front, luttant contre l’invisibilité imposée par un ordre économique qui les réifie et les réduit au statut de ressources maraîchères.

Crédits : JJ Grandville, 1844 ; Albertine Thunier, Hubert Alain

Dans un court billet de vlog, le spectre de Mark Fisher se joint à la révolution graminée. Sa voix d’outre-tombe, clonée par un bot pour l’occasion, nous invite à ne pas succomber à la tentation post-politique qui porte à croire que la fin du monde est plus facile à atteindre que la fin du capitalisme.

Grâce au médium végétal, l’esprit de Fisher récite un passage de Capitalist Realism (2009). Il souligne que le régime politique actuel s’apparente, en fait, à une itération de la misère politique caractérisant de la Restauration française. Contemporain de Grandville, ce retour à un régime monarchiste s’accompagne d’une apathie généralisée envers les idéaux républicains révolutionnaires. L’incapacité d’envisager la fin de la domination économique royaliste engendre un déplacement des espoirs populaires. Aux passions libertaires semblent se substituer une adulation pour les potentialités présumées des nouvelles technologies et marchandises en train d’affluer.

La mort d’une immortelle

Le jardin des plantes de Grandville est un espace taxonomique, gouverné par l’ambition de classifier et de documenter toujours plus le monde végétal. Ce jardin est, comme tout herbier ou serre de conservation, un inventaire des formes vivantes technologiquement reproduites, annihilées au passage de leur reproduction. Au cœur de ce grand jardin, une fleur souffre d’un fardeau propre à sa classe : l’immortelle en a marre de ne pas mourir.

Crédits : JJ Grandville, Albertine Thunier et Hubert Alain

Nous réinterprétons cette scène au prisme des hybridations continues des mondes de la biologie et de l’artifice. Une housewife, confortablement installée dans une serre, cherche à en savoir plus sur cette fleur singulière. Elle entreprend ainsi de lire La Flore laurentienne, du frère Marie-Victorin. Alors qu’elle récite les paroles de cet ouvrage notoire de la botanique québécoise comme si elle psalmodiait une prière, l’artificialité de ses traits, le décor kitsch et le caractère mécanique de sa voix se confondent aux mots qu’elle itère, rendant ainsi improbable que nous élucidions avec elle le mystère de cette fleur qui n’arrive pas à mourir. Or, ce processus d’hybridation est une opération courante dans les institutions d’archives : l’impératif à archiver, à calculer et à conserver des savoirs mène à la production de documents qui remplacent l’objet de l’archive. Tout comme l’immortelle, lassée de ne jamais mourir, la housewife semble être piégée par sa propre immortalité technologique, une existence programmée pour ne pas finir. Elle est à la fois gardienne, objet et imitation des savoirs et donc, comme l’immortelle, destinée à rester coincée dans sa valeur d’échange.

Les mystères de l’infini

Même lorsque les mystères de l’infini sont dévoilés par l’industrie, une part de spiritualité vient parasiter la rationalité. Au XIXème siècle, les Saint-Simonien·ne·s cherchaient à unir la religion et la science. Pour ell·eux, la religion devait être réformée pour être en harmonie avec les découvertes techno-scientifiques. Ils croyaient en un progrès humain qui englobait à la fois le développement matériel et spirituel.

Crédits : JJ Grandville, Albertine Thunier et Hubert Alain

En 2014, Time magazine a mis en vedette une jeune femme blonde en couverture, promouvant The Mindful Revolution. De nos jours, à travers des séries télévisées, des podcasts, des vidéos YouTube et TikTok, il est presque impossible d’éviter les messages prônant le fait de vivre dans le moment présent, de découvrir et d’honorer son vrai moi, et de maintenir un état d’esprit positif pour réussir à la fois dans sa vie professionnelle et personnelle. Il semble que la mentalité du patron et l’attitude de la pleine conscience (mindfulnesses) soient étroitement liées.

Une pratique, popularisée par la recherche de la pleine conscience, est l’affirmation. L’affirmation est un mantra personnalisé où une série de mots, incarnant une situation idéale souhaitée, est répétée. Elles sont un élément essentiel pour cultiver une mentalité gagnante. Elles sont également la promesse et la matière première du succès individuel entrepreunerial néo-libéral.

L’Apocalypse du ballet

L’apocalypse du ballet se déroule dans un théâtre où s’accumulent les détritus des cultures pré-industrielles. Un corps de ballet composé de danseurs partiels (jambes, mains, pinces de crabes) et modulables (avec des corps en liège, coton et pierre) y présente une chorégraphie baroque. Contraints par une syntaxe classique, les danseurs exécutent des sauts et des figures précises ; leur constante altération corporelle optimise leur pas automatique.

Crédits : JJ Grandville, Albertine Thunier et Hubert Alain

Dans l’ombre des inventions et des machines industrielles, Walter Benjamin discernait un éclat du passé, des échos d’une ère sans classes. Il voyait, incrustées dans le concret du nouveau, des empreintes d’un rêve collectif, des fragments d’utopie qui s’entremêlaient clandestinement avec le présent. Ces technologies naissantes, chargées de promesses d’émancipation, réveillaient alors dans l’âme collective le souvenir d’un ordre précapitaliste, ranimant des aspirations techno-utopistes qui, bien que flambant neuves, portaient en elles le deuil d’un monde perdu et la promesse d’un monde à reconquérir. L’envolée industrielle, cette apocalypse du ballet moderne dont parle Granville, se mue en une danse des époques où des corps partiellement humains, partiellement mécaniques, exécutent une chorégraphie baroque dans un décor post-industriel. Ces figures, composées d’hétéroclites matériaux, dérivent dans un espace peuplé par les spectres des cultures visuelles de masse, dans un théâtre qui recueille les vestiges des civilisations antérieures à la machine.

Notre réinterprétation du ballet de Grandville incarne ce passage du rituel au reproductible. Dans ce théâtre de ruines modernes — une ville post-industrielle — les débris de la culture visuelle de masse sont à la fois les médiums et les messages, les restes d’un culte à la fois brisé et perpétuellement renouvelé par les mains de l’aliénation. La chorégraphie prend ainsi place dans un monde de fragments culturels divers : une architecture rappelant étrangement celle du Québec des années 1960, la musique de Kraftwerk, des affirmations récitées par la voix clonée de Valérie (1969) et des légumes insurgés, entre autres. Les solistes y performent une séquence répétitive en compagnie d’un corps de ballet artificiel, composé de leather-daddies et autres figures rétro-queer. Leurs parures en perpétuelle mutation invoquent l’imaginaire d’une résistance esthétique à l’autorité, où la mécanique gestuelle s’entrelace avec la dynamique des processus automatiques qui façonnent leur existence. Ainsi la danse s’inscrit dans la cadence d’une machinerie capitaliste. La répétitivité des gestes performés s’oppose aux fluctuations continues des corps et de leur environnement : les corps dansant, humains comme artificiels, performent ici une allégorie du travail aliéné.


références

  1. Anker, P. (2007). Graphic Language: Herbert Bayer’s Environmental Design.
  2. Baridon, L. (2022). De Grandville à Topor.
  3. Benjamin, W. (Posthume, 1982). The Arcades Project. Harvard University Press. (Original travaux écrits entre 1927 et 1940).
  4. Fisher, M. (2009). Capitalist Realism: Is There No Alternative? Zero Books.
  5. Fournier, C. (Réalisateur). (1971). Les chats bottés [Film]. France Film.
  6. Grandville, JJ (1844) Un autre monde: Transformations, visions, incarnations, ascensions, locomotions, explorations, pérégrinations, excursions, stations, cosmogonies, fantasmagories, rêveries, facéties, lubies, métamorphoses, zoomorphoses, lithomorphoses, métempsycoses, apothéoses et autres choses. Paris : H. Fournier. Disponible sur Internet Archive : https://archive.org/details/unautremondetran00gran/page/102/mode/2up.
  7. Héroux, D. (Réalisateur). (1969). Valérie [Film]. Cinépix.
  8. Le Men, S. (2013). Le jongleur de mondes. Les dessins pour Un autre monde de Grandville.

remerciements

Merci à Hexagram, Jason Pomrenski, Maxime Boutin, Anne-Marie Santerre (chorégraphie), Vincent Müla (aide à la scéno), Florence D Routhier (support émotionnel) pour leur aide plus que précieuse.

Albertine Thunier est une candidate au doctorat et chargée de cours au Département de Communication de l’Université de Montréal. Ses travaux portent sur les mèmes, qu’ils soient en ligne ou hors ligne, du point de vue des jeux et des attitudes ludiques qui les caractérisent. Sa recherche-création a pour objectif de mettre en évidence la logique sous-jacente des mèmes, passés et présents, en recréant et en créant des médias jouables transhistoriques. Sa démarche consiste à récupérer et à fusionner les mèmes Internet contemporains avec la culture populaire entourant les « vies artificielles » du XIXe siècle, également connues sous le nom d’automates. Elle fait partie du comité exécutif du réseau Hexagram et est membre du laboratoire Artefact. Elle administre également une page de mèmes Instagram raisonnablement populaire (@montreal.affirmations) et vient de publier un article sur le sommeil pré-industriel et les LOLcats pour la revue Intermédialité.

Hubert Alain est candidat au doctorat et chargé de cours au Département de Communication de l’Université de Montréal. Ses recherches explorent les liens entre homosexualité, nationalisme, territoire et écologies. Elles se penchent sur les (an)archives du nationalisme québécois dans les années 1960 et sur sa relation aux infrastructures de la sexualité. Outre sa thèse, il participe à des projets de recherche-création visant à extraire des documents d’archives et des traces des institutions via diverses pratiques artistiques. Sa démarche an/archivistique hybride ainsi des archives historiques et des traces contemporaines des lieux, afin de mettre l’accent sur les interactions entre sexualité, territoires, politique et culture populaire. Hubert est également membre du laboratoire Artefact en études médiatiques (UdeM) ainsi qu’au groupe de recherche Grierson en médias, infrastructures et environnement (McGill).

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